Maisons de retraite moins chères ?
Ex-directeur de la maison de retraite Saint-Antoine à Desvres, Nicolas Martinet vient de sortir le livre : « Maisons de retraite 25 % moins chères pour les familles, c’est possible, c’est à faire, c’est urgent. »
En 2011, Nicolas Martinet dénonçait dans un premier livre (*) le manque de personnel dans les maisons de retraite, la dégradation de leurs conditions de travail, et les conséquences néfastes pour les personnes âgées.
Cinq ans après, « pas un des éléments dont je parlais n’a bougé ! » s’insurge l’homme. Il a donc repris la plume pour à nouveau lancer « un appel ». Mais cette fois-ci, il centre le débat autour du coût de la prise en charge, pour lui trop élevé pour les pensionnaires et leurs familles. Il propose des solutions pour faire baisser ce prix, qui permettraient en plus d’accroître la qualité des soins prodigués.
Davantage de personnels !
Ses constats de départ ? L’entrée en établissement est aujourd’hui « catastrophique », la cohabitation difficile entre personnes âgées autonomes et dépendantes. Beaucoup de directeurs d’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) seraient en burn out car ployant sous des charges trop lourdes. Les maisons de retraite, qui sont devenues de vraies entreprises, ont besoin de directions plus étoffées et plus techniques.
À cause de la surcharge de travail, la qualité des soins devient médiocre. Il faut davantage de moyens en personnels, en particuliers en personnel soignant.
Baisser le prix de journée de 25 %
Comment financer tout cela tout en baissant le prix de journée de 25 % pour le résident (et le conseil général, qui a déjà beaucoup de social à financer) ? Comment rabaisser le coût mensuel moyen à 1500 euros contre 2000 actuellement ? Nicolas Martinet propose de faire davantage peser la charge sur l’État. Le prix de journée, actuellement de 125 euros par jour, passerait à 139 euros/ jour.
Charge en plus pour l’État : 7 milliards par an ! Ce surcoût serait en fait contrebalancé par la création de 162 000 emplois pérennes (aides soignants, infirmiers…) dans les maisons de retraite, soit 3 milliards de gains récupérés sur le chômage. En médicalisant davantage les Ehpad, on supprimerait de surcroît les 2 milliards d’euros « d’hospitalisations indues » par an de personnes âgées (le prix d’une journée d’hospitalisation est de 700 euros !). Ce qui contribuerait aussi à désengorger les hôpitaux…
Qu’il y ait enfin un débat
« Je veux qu’enfin il y ait un vrai débat sur les personnes âgées, conclut l’auteur, Rien ne bouge alors que, contrairement à ce qu’on dit, il y a de l’argent. » Pour lui,la CNSA (caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) aurait en effet aujourd’hui de l’argent non utilisé. « On doit bien ça aux personnes âgées, quelle reconnaissance avons-nous pour eux ? »
Les éditions du Net, 12 euros (Amazon, Fnac…) ou écrire à n-martinet@orange.fr
Source : La Voix Du Nord